Editeur: Flammarion
Auteur: Laure Adler, Stefan Bollmann
Broché: 149 pages
Langue: Français
Auteur: Laure Adler, Stefan Bollmann
Broché: 149 pages
Langue: Français
Elle est belle, cette femme qui vous toise d'un air énigmatique, peut-être un peu désabusé... Elle a l'air de voir tout au fond des choses, bien au-delà de ce que le commun des mortels peut deviner. A côté d'elle, des livres. Elle a peut-être bien quelque chose de dangereux, cette femme. Quelque chose d'intimidant en tout cas, ça ne fait aucun doute.
Les femmes qui lisent sont dangereuses. Quelle merveilleuse trouvaille que ce titre. Longtemps, les femmes ont été écartées de la lecture. Un truc d'hommes la lecture. Tout comme la lessive et le repassage sont des trucs de femmes, c'est bien connu. (C'était le petit couplet féministe du jour, merci pour votre attention.) Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que les femmes commenceront à s'octroyer l'accès à des lectures autres que la Bible (sûrement pas le bouquin le plus passionnant de la terre, il faut bien avouer). Or qui dit lecture dit érudition, qui dit érudition dit émancipation de la pensée, et ça, les hommes, ils n'apprécient que très modérément. Les femmes lisent, écrivent même, partagent leurs idées dans des salons, s'évadent de leur quotidien, voient de nouveaux horizons s'ouvrir à elles... Bref, une fois qu'on a goûté à cette forme de liberté, difficile de s'en passer.
Les peintres et photographes, eux, se sont plus à représenter ces femmes et leurs livres sous toutes les coutures, dans toutes les postures et tous les contextes. Quelle que soit l'époque d'ailleurs : de l'Annonciation où l'ange Gabriel dérange Marie en pleine lecture (il aurait quand même pu avoir la délicatesse d'attendre qu'elle ait fini son chapitre, il n'y a rien de pire que d'être interrompue en plein milieu d'une phrase - d'ailleurs elle est pas sotte Marie, elle a mis son doigt pour ne pas perdre sa page) à la photo de Marilyn Monroe absorbée par Ulysse de James Joyce (la question ultime - et un brin méprisante - étant de savoir si elle l'avait réellement lu ou prenait simplement la pose) en passant par La vieille femme en train de lire de Rembrandt, les femmes entretiennent toujours une relation étroite avec le livre, comme si celui-ci était en quelque sorte vivant, comme s'il avait, plus que monétaire, une valeur sentimentale.
Les femmes qui lisent sont dangereuses rassemble les illustrations les plus marquantes de cette relation entre la femme et le livre. Chaque reproduction, en grand format et d'excellente qualité, est accompagnée d'un texte explicatif agréable (comprendre : pas barbant) situant le peintre dans l'histoire de l'art et soulignant des détails du tableau qui auraient pu échapper à un oeil profane. (On se demande parfois si la surinterprétation ne transpire pas un peu, mais soit...)
Non seulement Les femmes qui lisent sont dangereuses est un régal pour les yeux, mais il offre également une perspective intéressante sur le lien qui unit les femmes à la lecture, le tout vu à travers le prisme de la peinture. Assurément l'un des plus beaux livres d'art qu'il m'ait été donné de contempler, feuilleter, lire, relire et rerelire jusqu'à plus soif.
Les femmes qui lisent sont dangereuses. Quelle merveilleuse trouvaille que ce titre. Longtemps, les femmes ont été écartées de la lecture. Un truc d'hommes la lecture. Tout comme la lessive et le repassage sont des trucs de femmes, c'est bien connu. (C'était le petit couplet féministe du jour, merci pour votre attention.) Ce n'est qu'au XVIIIe siècle que les femmes commenceront à s'octroyer l'accès à des lectures autres que la Bible (sûrement pas le bouquin le plus passionnant de la terre, il faut bien avouer). Or qui dit lecture dit érudition, qui dit érudition dit émancipation de la pensée, et ça, les hommes, ils n'apprécient que très modérément. Les femmes lisent, écrivent même, partagent leurs idées dans des salons, s'évadent de leur quotidien, voient de nouveaux horizons s'ouvrir à elles... Bref, une fois qu'on a goûté à cette forme de liberté, difficile de s'en passer.
Les peintres et photographes, eux, se sont plus à représenter ces femmes et leurs livres sous toutes les coutures, dans toutes les postures et tous les contextes. Quelle que soit l'époque d'ailleurs : de l'Annonciation où l'ange Gabriel dérange Marie en pleine lecture (il aurait quand même pu avoir la délicatesse d'attendre qu'elle ait fini son chapitre, il n'y a rien de pire que d'être interrompue en plein milieu d'une phrase - d'ailleurs elle est pas sotte Marie, elle a mis son doigt pour ne pas perdre sa page) à la photo de Marilyn Monroe absorbée par Ulysse de James Joyce (la question ultime - et un brin méprisante - étant de savoir si elle l'avait réellement lu ou prenait simplement la pose) en passant par La vieille femme en train de lire de Rembrandt, les femmes entretiennent toujours une relation étroite avec le livre, comme si celui-ci était en quelque sorte vivant, comme s'il avait, plus que monétaire, une valeur sentimentale.
Les femmes qui lisent sont dangereuses rassemble les illustrations les plus marquantes de cette relation entre la femme et le livre. Chaque reproduction, en grand format et d'excellente qualité, est accompagnée d'un texte explicatif agréable (comprendre : pas barbant) situant le peintre dans l'histoire de l'art et soulignant des détails du tableau qui auraient pu échapper à un oeil profane. (On se demande parfois si la surinterprétation ne transpire pas un peu, mais soit...)
Non seulement Les femmes qui lisent sont dangereuses est un régal pour les yeux, mais il offre également une perspective intéressante sur le lien qui unit les femmes à la lecture, le tout vu à travers le prisme de la peinture. Assurément l'un des plus beaux livres d'art qu'il m'ait été donné de contempler, feuilleter, lire, relire et rerelire jusqu'à plus soif.
j peut pas telecharger le lien et mort ? t peut me donne autre lien ?stp
RépondreSupprimerbooks are not available :'(
RépondreSupprimerca ne fonctionne pas donc pas de lien et pas de livre donc ou trouver Les femmes qui lisent sont dangereuses ?
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